Les lois et ...le progrès technique

Publié le par La vérité est ailleurs...

Bergson remarquait qu'il y avait un grand décalage dans le temps entre la naissance d'une nouvelle technologie et sa mise en oeuvre "sociale". C'est un fait que l'Internet a changé les modalités de communication des oeuvres audio-visuelles...et même des oeuvres graphiques ou textuelles. On peut refuser ce changement et vouloir l'endiguer à travers des foules de contrôles et de sanctions. On sa souvient qu’avec l’apparition des premières automobiles, certains déclarèrent que le public était désormais en grand danger et qu’il fallait prévoir à l’avant de chaque automobile, un homme « à pied », porteur d’un drapeau rouge et signalant par de grands gestes et cris l’arrivée d’une voiture à moteur…

La loi Hadopi nous fait irrésistiblement pensé à ces défenses d’un autre âge contre les nouvelles technologies. Le pillage des droits d’auteurs a commencé bien avant les téléchargements sauvages et il a été souvent le fait d’éditeurs peu scrupuleux. Le marché du CD-Rom culturel français a pratiquement disparu au début des années 2000. Ces éditeurs, peu scrupuleux, accusèrent d’autorité les copies sauvages. Ces copies portaient une certaine responsabilité, mais les éditeurs qui vendaient les-dits Cd-Rom sans trouver utile de rémunérer les auteurs multimédia en portaient une autre et bien plus décisive. On aura vu ainsi un pillage des recherches, des photographies, des bandes sons dans la plus parfaite des impunités. Le résultat fut que peu à peu, les auteurs désertèrent le terrain et que le marché s’effondra.

Il est évident qu’il faut rétribuer l’auteur pour son œuvre. Il est non moins évident que personne n’a pu empêcher que des cassettes, DVD, livres soient prêtés entre amis. L’enregistrement des films passés à la télévision ou encore des musiques diffusées sur les radios devrait en toute bonne logique être inclus dans une loi Hadopi !

Comme cela est évidemment impossible, il serait plus raisonnable que de prévoir à nouveau un homme courant avec un drapeau rouge de réfléchir à un système de rémunération différent. Par ailleurs, nous savons tous, qu’à moins de tomber dans un système « chinois », les technologies de demain, neutraliseront sans difficulté les « pseudo » contrôles dont certains rêvent. Le cinéma a déjà fait cette expérience, puisque l’on sait qu’une projection ne représente pas un revenu suffisant pour l’exploitant d'une salle. C’est la publicité qui est devenue sa seule source de recettes réelles. Alors, si l’on réfléchissait déjà dans cette voie, plutôt que d’ajouter une nouvelle charge aux missions, déjà fort nombreuses, du gendarme.

Publié dans Economie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article