M.Hollande contre Mme Thatcher - Partie III - Social et dette

6°) LE SOCIAL

Mme Thatcher

On ne rentrera pas ici dans le détail des mesures anti-pauvres (diront les plus critiques), malthusiennes (diront les plus hypocrites) : de la réduction des aides sociales à la mise en péril du système des retraites ou encore de la sécurité sociale, tout y passera pour "réduire" l'effet du social sur le budget.

Malgré toutes ces réductions, les dépenses budgétaires ne connaîtront pas la moindre diminution. En fait, seule l'affectation de ces dépenses sera modifiée. On mettra plus d'argent aux commandes publiques destinées aux grandes entreprises et beaucoup moins d'argent au budget social.

Dans la même optique que Reagan, et toujours pour camoufler les profits fantastiques que donne son gouvernement aux grands groupes privés, Mme Thatcher lance l'idée de la vente des appartements sociaux à leurs locataires. De 1979 à 1987, 1 millions de logements du parc social sont ainsi vendus, à des prix certes très bas, mais encore bien trop élevés pour ceux qui veulent les acheter. Des crédits sont mis en place et ce sont également ces crédits qui conduiront le Royaume-Uni à connaître une première crise financière du type des "sub-primes" quand la plus grande partie de ces "nouveaux propriétaires" ne pourront plus rembourser leur prêt. Plus de 800 000 familles (sur un million de nouveaux "propriétaires" pour la période 1979-1990) se retrouveront ainsi à la rue entre 90 et 91.
La fierté des conservateurs sera de dire :

En 1914, les propriétaires ne représentaient que 10 % de la population ;
En 1974, ce chiffre est passé à 54 % (mais, ce sont les travaillistes qui sont au pouvoir !)
En 1990, on atteint 67 %, soit17 millions des 25 millions de logements sociaux.

Le candidat-sortant

La même ambition est affiché par le candidat-sortant, et le slogan est à peu près le même : on va créer une "France de propriétaires". Fin 2010, les instances officielles déclarent qu'un Français sur deux est propriétaire de son logement principal. On lance à grand renfort de communication, l'idée de la vente des appartements du parc social à leurs occupants.

Une étude de Ifop de mars 2012, a fait le point sur la dégradation des conditions de logement en France. Cette étude s'est concentrée sur les logements sans confort ou carrément insalubres. Elle souligne que 55 % des 18-24 ans doivent vivre dans ce type de logement.

Quant à ceux qui ont pu acheter sur le papier dans le social, on se doute bien que c'est l'angoisse de chaque jour à l'idée qu'un des membres du couple ou de la famille ne perde son emploi...
N'oublions pas, chiffre révélateur d'une société en grand péril, qu'un Français sur trois a peur de finir : clochard !

On fera grâce de la réforme du RMI, devenu RSA, sous la houlette de M. Martin Hirsh, et une pseudo-caution morale "de feu l’abbé Pierre". Cette réforme n'aurait bien sûr jamais obtenue la caution de ce denier, tant elle est un mélange détestable de roueries, de pure méchanceté et de mépris (on avait envie de rajouter : de sadisme...) où l'on a lié une "aide pour les plus pauvres" à une prétendue "recherche d'emploi obligatoire"...Comme si la pauvreté venait du fait de ne pas vouloir chercher un emploi.

7°) LE NIVEAU GENERAL DES PRIX : POUVOIR D'ACHAT

Mme Thatcher


Au niveau de l'inflation, le Royaume-Uni connaîtra une baisse importante de celle-ci sur la fin des années 90, en passant d'un taux à deux chiffres (21 % en 1981) à moins de 3 % (1983). Certes, on doit retenir que la crise a frappé et qu'il y a alors tant de pauvres au Royaume-Uni, que la consommation intérieure s'effondre totalement.

Le candidat-sortant

Il se définissait comme le "Président du Pouvoir d'Achat". Le chômage, la crise de 2008, mais surtout la déréglementation dans les transports et les grandes surfaces ont conduit en peu de temps à ce que l'on désignait autrefois sous le nom de la "valse des étiquettes".

Les prix alimentaires ont fait un bond de plus de 5 % en un an, en fait pour certains produits (comme le café, le thé, les laitages, les farines, les pâtes alimentaires) on enregistre des augmentations de plus de 20 %, selon une étude de la CLCV.

Notons encore que la déréglementation mentionnée plus haut a supprimé, en pratique, tout contrôle des prix. Et rajoutons que les hausses inconséquentes des tarifs de l'énergie (électricité et gaz – pour ce dernier plus de 40%) qui viennent se cumuler avec les celles des matières premières ont eu un effet dévastateur sur les prix des produits alimentaires.

8°) RELATIONS AVEC LES USA

Mme Thatcher

La clef de voute de la politique extérieure du Royaume-Uni fut dans la création de ce que les Anglais pensaient être une relation "privilégiée" avec les USA. Mme Thatcher fera tout pour renforcer cette collaboration en affichant notamment son amitié avec Ronald Reagan, même si en privé, elle ne pouvait s'empêcher de formuler quelques critiques sur ce dernier comme : "Le pauvre chou, il n'a rien entre les deux oreilles"...

Le candidat-sortant

Même si du côté américain, les réticences à l'égard de la France restent vives, le candidat-sortant a suivi pendant son expérience présidentielle, le même chemin que Mme Thatcher, et ce notamment en réintégrant la France dans l'OTAN, en donnant tous les gages possibles de son alignement (Conflits Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud, etc.) afin de faire oublier et le Général de Gaulle et le tandem Villepin-Chirac et en favorisant l'investissement et la finance d'outre Atlantique.

9°) LA DETTE EXTERIEURE

Nous ne reprendrons pas ici les développements que nous avons déjà consacrés à ce sujet en ce qui concerne la France. Notons d'ailleurs que c'est ici que l'on enregistre une importante différence entre Mme Thatcher et le candidat-sortant. Avec la première, la dette extérieure diminua de façon conséquente (en grande partie grâce aux privatisations, alors qu'avec le second, la dette augmentera de façon très impressionnante et ce malgré ses prises de position lors de la campagne de 2007.

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