Le classement des universités

Publié le par La vérité est ailleurs...

Le classement international des universités et grandes écoles françaises n’est pas particulièrement brillant, et pourtant dès qu’un jeune chercheur français postule un poste à responsabilité à l’étranger, il est rare qu’il ne soit pas retenu !

Alors, d’où vient cet insondable mystère ?

Dans son intervention à une réunion de la Diagonale du 24 janvier, Richard DESCOINGS a très justement mis en avant le rôle des publications dans ce classement.

Or, et ce quelque soient les méthodes de calcul que l’on retienne, c’est bien là la grande carence des établissements français d’enseignement supérieur.
 

On peut chercher des raisons à travers des foules de détails, mais deux niveaux d’analyse nous paraissent importants à mettre en évidence :

a)  Publier  où ?

Une publication doit rendre public un travail. Cela peut se faire à travers une communication à un colloque ou (comme son nom l’indique) par une publication (c’est-à-dire l’impression noir sur blanc d’un article) dans une revue reconnue à vocation scientifique.

Pour l’enseignement supérieur français, ce qui paraît évident pour des américains, anglais, japonais, russes ou allemands (sans compter désormais la Chine ou l’Inde), n’est pas du tout évident. Il s’agit du problème des coûts.

Publier en langue française diminue le tirage et donc la rentabilité de la publication. Par ailleurs, ces publications ont vu, avec le temps, leurs subventions diminuer de façon notable.

On aurait pu penser que l’Internet allait permettre de résoudre ce problème…c’est une erreur, car c’est là qu’intervient le 2ème niveau de blocage !

b) Etre autorisé à publier !

Une revue à vocation scientifique implique un comité de rédaction. Comité de rédaction, qui fait, comme partout, le choix des articles à retenir.

Si le jeune chercheur américain, anglais, allemand, japonais ( etc. ) peut dans la grande majorité des cas être admis à publication, ce n’est pas le cas de son malheureux collègue français…loin de là.

Passons sur les directeurs de thèses qui trouvent assurément normal de publier les travaux de leurs doctorants sous leur nom ( il paraît que leur nombre est en diminution !), mais on ne peut méconnaître de la tension qui se produit à chaque fois (et ce presque toute matière confondue) qu’un doctorant tente de publier !

Le cas est encore plus probant avec ce que l’on peut appeler les « nouveaux chercheurs », en d’autres termes des personnes, d’un certain âge et d’une certaine expérience, qui ont décidé de reprendre un doctorat ou d’approfondir au sein d’un établissement d’enseignement supérieur. Bien souvent l’expérience concrète de ces « nouveaux chercheurs » dérange à ce point d’aucuns enseignants bien en place que le refus de publication devient presque la règle !

QUE FAIRE !

De ce constat découle la  proposition que l’on pourrait faire :

Permettre un appel d’un refus de publication devant une commission dont les modalités restent à voir.

A partir de x publications retenues au niveau international, le doctorant aura droit ipso facto à une rémunération « décente » s’il s’engage à poursuivre le rythme de ses publications, et ce principe doit s’appliquer à tous les doctorants, sans distinction d’âge (puisque l’on évoque la différence positive, pourquoi l’âge est-il devenu un facteur d’exclusion plus radical que le racisme…puisque là, il n’y a pas de « SOS-AGE »).

 

En un mot, en finir avec le système que dénonçait Maurice Faure par une boutade : lorsque j’ai eu mon agrégation et que je me suis retrouvé dans ma première faculté, je me suis dit, maintenant tu n’as plus rien à faire ! Alors, j’ai choisi de m’occuper en faisant de la politique !

Publié dans Université

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